Interview de Jason Momoa : « Les fans de Stargate sont les plus fidèles ».

© Pierre-Olivier

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L’acteur Jason Momoa (Ronon Dex dans Stargate Atlantis) a livré une interview au site français toutelatele.com il y a quelques jours pour parler de ses nouveaux projets (dont la série The Red Road) et confier ses souvenirs de Stargate Atlantis. En voici des extraits :

Que saviez-vous de la communauté de Lenape, la tribu indienne au cœur de l’intrigue, avant de débuter The Red Road ?

Je ne savais pas grand-chose avant de lire le script. L’histoire de cette tribu m’a inspiré, tout comme les personnages de fiction imaginés par Aaron Guzikowski. J’ai regardé un documentaire, Man V. Ford, qui retrace la façon dont ils ont été dupés dans les années 50 et 60. Ça a été un grand choc pour moi. C’est une de nos plus grandes hontes. C’est révoltant la façon dont on s’est joué de leurs terres. C’était nouveau pour moi, et j’ai été très heureux de pouvoir l’évoquer, même à travers des personnages de fiction. Ça parle de ce qui se passe actuellement dans cet état, où un procès est toujours en cours à la Cour fédérale. C’est fou de se dire qu’à 45 minutes en voiture de New York, vous avez toute cette communauté qui vit dans les montagnes. Ils n’ont rien fait de mal, et ils ont été poussés toujours plus loin par le gouvernement fédéral, qui ne pense qu’à ouvrir des casinos ou un nouvel Atlantic City.

Que pouvez-vous nous dire sur votre personnage, Phillip Kopus ?

Il n’y a pas de personnages réels comme le mien dans The Red Road. J’ai été voir la tribu des Ramapough Lenape. Nous avons rencontré l’une d’entre elles, Autumn Wind, qui est consultante sur la série. Elle nous a parlé des Indiens, de toute leur histoire. Quand tu es indien en plus, tu veux leur rendre justice et faire ça bien. Or, mon personnage ne fait rien de bien ! Sa propre mère ne veut pas le voir. Personne ne l’apprécie. C’est fun à jouer. Je me retrouve dans la peau de cet abruti (rires), qui ne souscrit à rien. Au début de la série, il sort de prison et il s’est éloigné de ses racines. Mais il va y revenir, que ça lui plaise ou non.

Le personnage de Phillip est effrayant, mais peut aussi se montrer charmant, voir puéril d’une certaine manière. Était-ce écrit dans le script ou avez-vous apporté cette dimension vous-même ?

Un peu des deux. Le public ne connaissait pas les aspects vulnérables ou puérils de ma personnalité, tout comme les producteurs. Avec l’aide de James Gray et d’Aaron Guzikowski, qui a créé un très beau rôle avec un passé très intéressant, tout ce que j’avais à faire était de penser à ce qui était arrivé à cet homme. Ce qui a été dur, c’était de faire en sorte qu’il sourit de façon ambiguë. Il peut parler avec une personne en souriant, mais on ne sait jamais s’il ne va pas le tuer juste après ! (rires) C’est vraiment très plaisant de jouer ce bad boy, qui fait aussi partie des marginaux. Il est capable de changer, et c’est peut-être le plus honnête des protagonistes de l’histoire. C’est un peu pour toutes ces raisons que j’ai été séduit par ce personnage.

Vous jouez avec votre femme, Lisa Bonet, dans The Red Road. Comment s’est déroulée votre collaboration ?

C’était génial. Elle joue aussi dans mon premier film, Road to Paloma. Les producteurs de The Red Road l’ont vue et ont aimé son jeu. Elle incarne une avocate qui défend les intérêts de la tribu Lenape pour tenter d’avoir une reconnaissance fédérale. Nos personnages vont grandir ensemble. Vous avez envie de les voir tomber amoureux, mais c’est trop compliqué. Phillip aimerait se laisser aller, mais il n’y arrive pas. Il reste très concentré que ce qu’il est en train de faire avec le shérif. Et puis, il sort de six ans de prison. Il a beaucoup de gens à voir, des idées de revanche en tête… Il n’est pas prêt à se poser et à tomber amoureux. (…)

Y a-t-il une différence pour vous dans la façon de travailler un personnage pour le cinéma ou la télévision ?

Je suis bon à la télévision parce que j’en fais depuis très longtemps. Quand je me retrouve sur un plateau de tournage de cinéma, je me dis toujours qu’on a tellement de temps pour réfléchir ! C’est un luxe. En télé, tu dois être dans l’énergie, « choper » ton personnage et avancer. Tu dois bouger très vite. Pour certains, c’est très difficile de suivre le rythme. Sur des chaînes comme HBO, on a un rythme plus proche du cinéma. Game of Thrones est produit comme un film de dix heures. Sur The Red Road, c’est plus rapide et ça ne me dérange pas. J’ai assez de temps pour faire ce que je veux. De toute façon, c’est une première saison, et également le premier show d’Aaron. J’espère que le public va l’apprécier. J’aimerais beaucoup réaliser la prochaine saison. (…)

Avez-vous plus de retours des fans pour votre rôle dans Game of Thrones ou Stargate Atlantis ?

Les fans de Stargate sont les plus fidèles. Je les adore, car ils me suivent depuis longtemps. Ils savent que je suis plus qu’un colosse qui séduit les filles et prend du bon temps. Ils m’ont soutenu pendant quatre ans sur Stargate Atlantis, et quand ils ont vu Game of Thrones, ils étaient à fond, genre « C’est mon poulain !  » [Rires.] J’ai eu des moments très sympas avec eux. D’ailleurs, j’adorais Stargate Atlantis. J’ai pris tellement de plaisir à tourner. Elle était à la fois fun et kitsch, ridicule et sérieuse. C’était un honnête divertissement qui souhaitait vous faire passer un bon moment.

Quels sont vos projets ?

Je suis en train d’écrire mon second film, avec un personnage à la « Braveheart ». Il est basé sur l’histoire de la communauté des lépreux à Hawaii, quand elle fut déplacée par les autorités au XIXe siècle sur une petite île isolée. Le Père Damien, très connu à Hawaii, s’est alors occupé de tous ces gens. C’était un héros. L’histoire est racontée du point de vue de sa femme, qui a écrit des mémoires après la mort de son mari. C’est donc aussi une magnifique histoire d’amour. Je co-écris le scénario et je réalise le film, mais je ne pense pas jouer dedans. Nous recherchons un producteur qui défendra l’intégrité de cette histoire. Sinon, j’ai joué dans d’autres films, qui vont sortir bientôt au cinéma, et j’espère vraiment que The Red Road aura une saison 2 (confirmée depuis cette interview, ndlr). Je suis très enthousiaste.

 

Pour lire l’interview complète (en français donc), cliquez ici